Gilberte
Du Martray est née le 4 janvier 1901 à St
Gérand le Puy, dune famille installée à St Romain la Motte après 1835. Son
grand-père, puis son père ont été maires de notre commune entre 1884 et 1920. Ses
neveux, petits-neveux et arrières petits-neveux y habitent toujours.
Dès sa petite enfance, et tout au long de sa vie,
Gilberte a marqué un goût très prononcé pour les études, la solitude et la prière.
Son désir dentrer, à 21 ans, au Carmel, en est lillustration.
Les aléas de sa vie familiale en ont décidé autrement. En 1930, Gilberte quitte St
Romain et sinstalle à Vanves, dans la banlieue parisienne ; sa volonté de
vivre en ermite sera contrariée par les besoins sociaux existants.
En 1935, après une longue maladie, elle fonde un
dispensaire où son dévouement fera dire à lune de ses
collaboratrices " Si cette fille-là était mise au fond dune cave
bien noire, elle trouverait moyen dy faire jaillir la lumière. "
1939 arrive, cest la guerre : infirmière au Val de Grâce, elle soigne les
blessés.
1940, Gilberte organise un réseau clandestin pour favoriser le passage en zone libre des
blessés devenus prisonniers ou des parachutistes anglais et polonais. Elle sengage
alors complètement dans la Résistance. Elle est arrêtée le 9 février 1942 au soir.
Durant toutes ces années de captivité, de secret, dinterrogatoires douloureux, de
privation, dhumiliation, Gilberte sera dun grand courage et dun grand
soutien pour tous les prisonniers rencontrés çà et là, de Fresnes à Cologne, en
passant par Sarrebruck.
Le 15 octobre 1942, elle est condamnée à mort par la Cour Suprême de Berlin, puis cette
peine sera commuée en réclusion à perpétuité.
Elle est considérée par ses gardiens comme " un objet sans valeur ",
subissant maintes brimades et martyrs. Mais même dans ce camp de lenfer, à
Ravensbrück, elle sait être un réconfort, trouver les mots qui touchent pour soulager
la misère des autres détenus.
1944, lavancée russe, puis celle des Alliés, amènent le départ, dans des
conditions de froid terrible, de quelques femmes à leur dernier camp, celui de la
mort : Bergen-Belsen. Un poste deau pour 3000 personnes, la famine
Une semaine avant la libération du camp, Gilberte disparaît, emmenée sans doute à
linfirmerie, et cest la fin.
Sur un convoi de 450, il en reviendra cinq.
Lune delles dira : " Gilberte a été pour nous un exemple, un
drapeau ". |
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