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RAPPEL SUR LA SITUATION
Le début de l'année 1942 marque un tournant dans la vie des Roannais. La guerre va
prendre un autre visage avec l'entrée des Etats-Unis dans le conflit. Hitler a pris
personnellement le commandement des forces terrestres allemandes.
Le 2 janvier 1942, retour à Londres de Jean Moulin avec une lettre du Général de
Gaulle, l'habilitant auprès de la Résistance comme son délégué personnel.
L'esprit de résistance se développe dans toute la population et se formalise en 3
principaux mouvements : Combat, Libération et Franc-Tireur.
La résistance Lyonnaise s'étend jusqu'à Roanne et sa campagne. Propagande, journaux
clandestins, militants se forment par usine ou par quartier. Né à l'Arsenal de Roanne,
ce mouvement déborde.
L'aviation civile s'est repliée à la Caserne Werlé. Ce
sont Gérard Hennenberg et Serge Giry qui sont chargés de reconnaître les sites
favorables aux parachutages des armes et du matériel 30 km autour de Roanne occupé par
les Allemands.
Saint Romain la Motte, Villerest, Ouches, et Lentigny sont retenus par le mouvement
Franc-Tireur en accord avec les envoyés de Londres.
Les groupes de résistants sont inités aux techniques de plastiquage, l'usage des crayons
détonateurs, le montage et l'utilisation de la mitraillette Sten, délicate en
fontionnement, mais très facile à cacher dans un cartable.
En septembre 42, l'administration et les services publics sont infiltrés afin qu'ils effectuent les sabotages que leur permet leur position professionnelle.
LE PARACHUTAGE A St ROMAIN du 21 novembre 1942
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Le terrain choisi par Hannenberg à St Romain est situé
le long de la route menant à Renaison, sur le plateau non loin de la ferme Ducarre. A 11
heures du soir, l'équipe était en place et le balisage du terrain fait avec des torches
électriques. Le temps était très clair mais très froid : -15° ! Le Lysander anglais largue ses 8 parachutes composés de containers et 2 hommes. Le premier homme en terre Roannaise parachuté de Londres se posa : Gilbert
Mus dit "Marius" et originaire du Vaucluse, officier
instructeur-saboteur. |
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Les heures s'écoulant dangereusement, le
groupe prêt à s'en aller entendit des pas sur la route. Le chef radio formé à Londres,
Georges Denviolet dit "Jo" arrivait enfin au
soulagement de tous. La corde de son parachute le reliant à l'avion ne s'était pas
rompue au moment du saut et il était resté accroché, voyant son ami Marius sauter
après lui sans le remarquer. Enfin libéré de l'avion, c'est près de la N7 que Jo se
posa dans un arbre. Commotionné, il enterra néammoins son parachute et regagna à pied
St Haon le Châtel où il comptait demander asile au Presbytère. C'est tout à fait par
hasard que son chemin le fit passer près du groupe découragé par ses vaines recherches. A la lueur des lampes de poches, Marius remonta une mitraillette Thomson et distribua à chacun un pistolet, moyen de défense pour chacun, craignants d'êtres attaqués à chaque moment. Le matériel stocké à St Romain la Motte fut déménagé la nuit du lendemain et caché dans un égout. La camionette gazogène de Mimi Gauthier, maraîcher à Roanne assura le tranport à la barbe des Allemands. |
SABOTAGES A ROANNE
A partir du 27 novembre, l'effectif de l'armée Allemande passe de 600 soldats à
2000 à la caserne Combes.
Le matériel de sabotage parachuté à St Romain va servir à saboter avec succès l'usine
France-Rayonne construite sous la direction de cadres allemands, vitale pour le Reich,
privé de ses importations de coton et de laine.
Bombes faisant sauter les lieux utilisés par la Milice de Pétain, convois de camions
sabotés, pylones électriques de l'Arsenal, voie ferrée au Coteau, et même le local de
la Kommandantur, le tout sous les représailles violentes de la Gestapo et de la Milice.
BIBLIOGRAPHIE :
"Le Roannais dans la guerre" de Jean Cabotse 1940/1944
Aux Editions Horvath