HISTORIQUE:
Les fours à chaux existent depuis l'Antiquité. Ce furent
d'abord de simples trous dans la terre, mais déjà les Romains savaient en construire en
briques réfractaires. Ils se servaient aussi des pierres à chaux brutes pour le pavement
des voies, d'où le mot "chaussée". Jusqu'à la fin du XVIllème siècle, la
chaux, issue de la pierre calcinée, fut essentiellement utilisée dans la construction.
L'industrie chaufournière va prendre son essor au XIXème siècle, d'une part avec la
découverte de mines de charbon qui, comme combustible évitera les destructions massives
de bois précédentes, et d'autre part avec la pratique des amendements agricoles.
Suivant leur mode de fonctionnement, plusieurs types de fours ont été décrits - à
calcination périodique ou continue, à courte ou à longue flamme. Celui qui nous
intéresse est à calcination continue et à flamme courte, dit "four coulant".
DESCRIPTION :
Le four implanté près de Senouche se présente sous la forme d'un petit bâtiment
d'une emprise au sol d'environ 40 m2, prolongé d'une rampe d'accès d'environ 60
m.
Edifié de pierres de granite grossièrement appareillées, il s'ouvre au Nord par une voûte en briques (porte de décharge). Il est encadré par deux imposants contreforts destinés à renforcer la maçonnerie et à contrebalancer la forte poussée exercée à la fois par la masse du remblai et par celle due à la dilatation de la cuve sous l'effet de la chaleur lors de son fonctionnement.
Adossée au remblai, la rampe d'accès en pente douce permettait aux chariots d'accéder à la partie supérieure pour décharger dans le gueulard charbon ou pierres. Le four lui même, de forme ovoïde, est revêtu d'un parement de briquettes.